Projet éducatif et pédagogique du pouvoir organisateur

  1. En ce qui concerne l’enseignement proprement dit
  2. En ce qui concerne les relations humaines
  3. En ce qui concerne notre appartenance à l’enseignement libre catholique

Fondé en 1915 à l’initiative du cardinal Mercier, le Collège Sainte-Gertrude appartient à l’enseignement libre catholique. A ce titre, il s’efforce de répondre à l’attente légitime des parents, chrétiens ou non, qui apprécient la valeur d’une formation ouverte à la vie et éclairée par l’Evangile.

Le but final du Collège est d’éduquer au métier d’homme et de femme à travers un enseignement qui privilégie la créativité et les relations humaines.

A. En ce qui concerne l’enseignement proprement dit:

  • Sans négliger l’indispensable travail de mémorisation, les cours s’attachent plus aux fondements et à l’esprit d’une matière qu’à l’aspect encyclopédique.
  • La cible principale porte davantage sur l’acquisition de méthodes et de capacités que l’enregistrement de données vite oubliées.
  • Les filières proposées, tout en rencontrant la variété des dispositions se proposent de sauvegarder un équilibre entre les disciplines et un niveau d’exigences équivalent.
  • Un travail d’équipe entre professeurs s’impose pour coordonner les matières et les exigences à la fois au même niveau et dans les niveaux successifs.
  • Dans un monde où beaucoup de domaines sont interdépendants, le corps professoral veille à réduire les cloisons qui séparent les matières et guette les occasions de références à d’autres cours ;
  • il apprendra aussi aux élèves à détailler correctement les différentes données d’une situation complexe ;
  • Dans un monde où la communication prend une importance croissante, chaque cours est également considéré comme un cours de langue maternelle ce qui, logiquement, implique qu’on en tienne compte dans la formulation des travaux quotidiens.
  • Dans un monde où le savoir évolue rapidement et où les techniques sont vite périmées, le Collège désire apprendre à l’élève à s’informer et à devenir apte à poursuivre par lui-même sa formation au terme de ses études. Dans ce but, il incombe aux professeurs de l’aider à recourir aux sources d’information : dictionnaires, encyclopédies, bibliothèques, presse, moyens informatiques.
  • Dans un monde où la masse d’informations encombre le savoir, il importe d’apprendre à exercer le sens critique, à évaluer la fiabilité des sources.
  • Dans un monde confronté à des problèmes de plus en plus complexes, chacun devra devenir capable de structurer, de distinguer l’essentiel de l’accessoire, de synthétiser.
  • Dans un monde où le marché de l’emploi est en continuelle mutation, le Collège préfèrera la formation polyvalente à une spécialisation hâtive.
  • Dans un monde gouverné par l’économique et la rentabilité, l’accent sera mis sur la découverte de la valeur irremplaçable d’un certain nombre d’activités humainement importantes mais économiquement non rentables.
  • Dans un monde où un dangereux dualisme oppose souvent dirigeants et exécutants, riches et pauvres, doués et moins doués, enseignants et enseignés, parents et enfants… il importe d’ouvrir à la féconde complémentarité dans la poursuite d’un objectif commun en partenaires responsables.
  • Dans un monde où la recherche du bien commun devrait devenir le souci de tous, s’impose une initiation des élèves à leur responsabilité de citoyens tant à l’intérieur du Collège qu’à l’extérieur.
  • Dans un monde très technicisé où l’on oublie que l’art, sous toutes ses formes, constitue une voie privilégiée d’accès à l’humain, toute occasion d’éveiller l’esprit à l’étonnement et le regard à la beauté sera saisie.

L’enseignement ne peut se cantonner à des matières     «utilitaires» : à ce titre, sans porter préjudice à la formation de base, le Collège estime important que soient organisées des activités culturelles, scientifiques, sportives ou autres qui, toutes, favorisent une autre approche du réel.

B. En ce qui concerne les relations humaines

L’enseignement ne conduit à la maturation de la personnalité que s’il se vit à travers un réseau de relations interpersonnelles. Aussi, le Collège entend-il privilégier les rapports de maître à élève ainsi que les rapports des élèves entre eux.

Dans ce but :

  • il profite des éclatements et des fusions de groupes d’élèves au cours de la semaine pour permettre à chacun de rencontrer la plupart des élèves de son année;
  • le Collège encourage toute activité parascolaire de nature à nouer des relations interpersonnelles à la faveur d’un contexte différent de celui des cours;
  • il encourage aussi les initiatives susceptibles d’ouvrir la personnalité à d’autres dimensions de l’existence (journées de rencontre, de retraites, …)

En ce qui concerne les membres du personnel, le caractère facultatif et bénévole ne doit pas enlever à de telles initiatives leur qualité juridique d’activité professionnelle dans la mesure où, organisées avec l’accord de la direction, elles visent au développement de la personnalité et à favoriser l’esprit de groupe. En principe, ces activités font toujours l’objet d’une préparation en classe et surtout d’un suivi.

Nul ne peut perdre de vue que la formation dispensée par notre établissement constitue une formation de groupe où la participation active de chacun conditionne la réussite de l’ensemble. En conséquence, celui qui sollicite son inscription au Collège s’engage par le fait même à collaborer positivement à la poursuite de l’objectif commun ; toute influence négative sur le groupe, que ce soit par des initiatives perturbatrices ou par une passivité caractérisée dans les études, constitue un manquement grave à ce contrat.

Si la vie en groupe implique un code du “vivre ensemble” [un règlement d’ordre intérieur], le Collège veut considérer chaque élève comme un être unique ayant ses particularités propres.  Dans l’œuvre éducative du Collège, plus que la lettre de ce règlement disciplinaire ce qui compte c’est l’esprit. Aussi les autorités du Collège se réservent-elles le droit d’évaluer en conscience par une vue globale la gravité des manquements éventuels ainsi que leur impact social. Le Collège ne fermera pas ses portes à des élèves qu’un certain désarroi peut conduire à des comportements peu sociaux, mais il devra estimer dans chaque cas si le groupe est en mesure de l’accueillir ou de continuer à l’accueillir efficacement.

Afin de permettre à certains élèves de poursuivre leur scolarité et de participer aux activités de classe, un mécanisme de solidarité est instauré.  Chaque famille est ainsi invitée à apporter une contribution à un fonds qui sert à créer la solidarité envers les moins favorisés (principe de mutuellisme).

C. En ce qui concerne notre appartenance à l’enseignement libre catholique

Le Collège entend opérer sa mission éducatrice en référence à la personne du Christ. Il en résulte pour lui l’obligation de se démarquer de toute idéologie, d’assurer à chacun une attention particulière quelles que soient ses capacités, sa nationalité, son rang social, ses convictions philosophiques et religieuses.

Cette référence au Christ n’est étrangère à aucune activité et ne peut évidemment pas se cantonner dans le cours de religion. Elle s’inscrit en effet dans le cœur de chacun comme un appel à plus de liberté intérieure, plus de tolérance, plus d’accueil, plus d’écoute de l’autre, plus de respect pour chaque personne, plus de créativité, plus de poésie… Elle offre une expérience qui ouvre à la rencontre de chacun avec un au-delà, qui lui donne sens et qui le porte.  Cette référence au Christ constitue une incitation à espérer dans les capacités propres de l’être que l’on a devant soi ; elle se veut aussi une pédagogie de la transcendance et de l’incarnation qui apprend à l’homme comment il se situe dans l’univers et dans le temps au sein d’un projet plus vaste que lui.

Celui qui demande son inscription au Collège sait qu’il entre dans un établissement confessionnel et s’engage d’office à respecter les opinions d’autrui, à collaborer aux diverses activités communes dans un esprit de tolérance, à fréquenter de manière constructive les cours de religion, étant entendu que le Collège ne lui impose pas d’adhérer à la foi catholique, mais lui demande de concevoir que l’Evangile peut être une parole qui ouvre sur des espaces toujours nouveaux.